Ma pharmacie est-elle prête à être cédée ?

La transmission de son officine est un acte de gestion à deux niveaux : donner à l’entreprise les moyens de se vendre sur un marché difficile et réaliser au mieux son capital. Avoir cette approche de mettre tout en ordre pour proposer une affaire « clean » à la vente, c’est valoriser le fonds et rendre l’officine plus attractive auprès des futurs acquéreurs. Pour Roger Gravel, du Cabinet CCRI, un seul mot d’ordre, un seul conseil : anticiper la vente de votre officine !

« Acquérir une officine, ce n’est pas acheter une baguette de pain, mais vendre sa pharmacie est un acte tout aussi important. Pour certains officinaux ce peut être leur dernière décision professionnelle (retraite), pour d’autres cela répond à une stratégie professionnelle (vente/réinstallation). Dans les deux cas, c’est un acte majeur qui se prépare 12 à 18 mois avant sa réalisation.
Ce temps doit être mis à profit pour :

  • mettre à jour les contrats de travail des salariés et, si besoin, annexer leur diplôme ;
  • vérifier les modalités et la fréquence du versement des éventuelles primes, et actualiser le contrat d’intéressement s’il en existe un ;
  • mettre « au carré » les horaires et les congés du personnel et limiter les heures supplémentaires ;
  • privilégier les CDD, dont le terme sera antérieur à la vente effective, à de nouveaux CDI ;
  • anticiper les éventuelles ruptures conventionnelles, et chiffrer les départs à la retraite dans les 5 ans à venir ;
  • vérifier l’état du bail commercial en cours (renouvellement et indexation du loyer) ;
  • ne pas souscrire de nouveaux contrats, voire résilier ceux en cours qui ne sont pas indispensables ;
  • en cas de fourniture à des collectivités, mettre en place les contrats règlementaires, et être en mesurer de chiffrer pour chaque EHPAD ou résidence pour personnes âgées le nombre de lits et le CA réalisé par établissement ;
  • pour une vente de parts sociales, renégocier le taux des emprunts en cours, leurs durées, et les indemnités pour remboursement anticipé (IRA) ;
  • toujours dans le cas d’une vente de parts, analyser les modalités en cas de départ d’un associé dans les statuts et le règlement intérieur ;
  • en cas d’appartenance à un groupement, réduire les gammes de produits à la marque qui sont souvent exclues de l’inventaire de cession ;
  • concernant le stock de marchandises, réduire le plus possible les périmés à 6 mois (norme le plus souvent retenue lors des inventaires de cession), ainsi que les gammes de parapharmacie et de conseil car on ne connaît pas la politique du repreneur sur ce sujet. Idem pour les génériques ;
  • vérifier que tous les équipements fonctionnent correctement (informatique, porte automatique, grille, climatisation, chauffage, etc.) et faire les maintenances obligatoires annuelles ;
  • faire réaliser tous les diagnostics obligatoires par les professionnels concernés.

En conclusion, un vendeur doit préparer son officine afin qu’à chaque question justifiée d’un candidat acquéreur il puisse être en mesure de lui prouver que son officine n’est pas dans l’illégalité, qu’elle n’est pas juridiquement fragilisée, ou qu’une dépense imprévue ne risque pas de survenir.
L’idéal serait qu’après avoir vérifié tous ces points, vous ayez envie d’acheter en toute sérénité votre propre officine ! »